Le secteur du déménagement, comme beaucoup d'autres, ne traverse pas une de ses meilleures périodes. Et c'est qu'en plus des effets de la crise économique, les déménageurs sont touchés par les effets négatifs de la concurrence déloyale et du travail au noir.
Le secteur du déménagement traverse actuellement une période difficile. D'une part, l'activité du secteur est en baisse. La mobilité des français est en effet freinée par un pouvoir d'achat en berne et les restrictions aux crédits immobiliers.
D'autre part, il souffre de la baisse croissante des déménagements militaires, premier marché national du secteur du déménagement (qui représente près de 10% de son chiffre d'affaires).
Mais surtout, il doit supporter la démultiplication de la concurrence déloyale. En effet, du fait de la conjoncture économique difficile de ces derniers mois, nombreux sont ceux qui cherchent une rémunération extra en travaillant plus, même si ce n'est pas dans leur profession et même s'ils ne sont pas légalement déclarés.
Avec la crise, fleurissent les petites annonces du type "déménagement au plus bas prix" le travail illégal en déménagement et les propositions de déménagements "7 jours sur 7, 24 heures sur 24"et bien entendu non déclarées.
Signataire en juillet 2005 d'une Convention de partenariat de lutte contre le travail illégal en déménagement, la Chambre Syndicale constate que la lutte reste par trop inégale entre les entreprises. Cette dernière signale en effet que, dans les grandes villes environ 50% des déménagements qui ont lieu le week-end sont réalisés dans des conditions illégales.
Ces entreprises de déménagement « pirates » portent préjudice aux travailleurs du secteur qui, du fait de cette concurrence déloyale, ont dû abaisser de manière drastique leurs prix en continuant d'offrir les mêmes prestations et garanties en réduisant donc drastiquement leur marge de bénéfice.
Pour les particuliers qui font appel à ces déménageurs illégaux, en plus des risques de vol, perte du mobilier et accidents auxquels ils s'exposent, peuvent encourir jusqu'à 3 ans de prison et 45.000 € d'amende (Code du travail : Art L324-9, L324-10, L362-3 à L362-6), la confiscation des objets de l'infraction, c'est-à-dire votre mobilier, la publication, à vos frais, de votre condamnation dans la presse, la coresponsabilité du paiement des impôts, taxes et cotisations sociales non acquittés.